Nature morte avec instruments et compositeurs 20'
Pour piano, violon, alto, violoncelle, clarinette (aussi clavecin, celesta et percussion)
"Nature morte avec instruments et compositeurs" est une pièce minimaliste qui s'imbibe progressivement de son propre contenu, à cause du taux très élevé de répétition que contient le matériau et sa mise en place.
Dans son principe, la pièce tente une transposition de la conception temporelle habituelle dans le registre spatial, un registre auquel le titre fait, par ailleurs, allusion.
Les structures internes de la musique sont volontairement écrasées par la répétition jusqu'à ce qu'elles perdent toute signification. Dans l'intention de l'auteur, cette signification à laquelle on a exproprié le matériau se déplace vers le statut esthétique même de l'oeuvre entière, notamment vers l'accident qui, à la fin, trouble l'automatisme acquis de la répétition.
Ce dérapage final a été considéré, lors de la création de l'oeuvre, en 1979, comme un choix politique protestataire. Le compositeur n'a évidemment pas désavoué - et il ne désavoue toujours pas - cette interprétation.
Costin Cazaban
